Avec Jour après jour, un recueil en 4 tomes d'images insolites, Clément Ledermann se plie à un nouvel exercice, à la fois rigoureux et répétitif : traiter chaque jour, au travers de son travail photographique, un aspect du quotidien.
À y regarder de plus près, les faits relatés ici ne sont pas si divers.
Ses photographies mettent en scène l'anodin. Et pourtant elles se font l'écho de l'actualité sociale ou politique. Rassemblées dans l'ordre de leur succession, elles s'accompagnent de commentaires prélevés, pour la plupart, dans les gros titres de la presse. Alors l'insignifiant fait sens. Derrière l'image du banal, (le tag d'un trottoir, les objets dans une vitrine, le bouquet fané sur un mur), sourde la rumeur de notre époque. Ce déroulement chronologique de photographies hétéroclites et disparates retranscrit en fait les nouvelles authentiques et plus graves qui bouleversent notre temps.
À la manière d'une chronographie, l'artiste analyse l'actualité de notre société : de façon légère, anecdotique, avec humour, il illustre chaque journée à l'aide de petites scènes prises sur le vif, sans thème particulier, au hasard de ses pas. Mais son bulletin quotidien, d'informations-sans-importance, se charge en réalité de toute la gravité des évènements réels.
Comme si les nouvelles du jour laissaient inexorablement une emprunte sur les éléments les plus anodins de notre environnement.
Comme si la photographie du temps qui passe était finalement une chronologie historique des dates importantes.