Rat des villes invétéré, Clément Ledermann explore les mégapoles depuis des années.
Il se mélange à la foule et se laisse porter des quartiers populaires aux secteurs financiers, des havres de verdure aux avenues luxueuses, des halles aux légumes aux marchés nocturnes de fripes et de brocante...
Il va partout. Le jour et la nuit.
Il s'imprègne de l'atmosphère, se nourrit du brouhaha, s'étourdit dans la circulation.
Inlassablement, minutieusement, il topographie les lieux et ne retient que l'essentiel, le détail imperceptible qui n'appartient qu'à l'instant, qu'à l'espace.
Une lumière, un reflet métallique, une matière.
Le goudron brut et lisse, où s'impriment les marques du temps et les mouvements sur les trottoirs.
Une accumulation de noir matière et de noir lumière qui s'anime dans le mouvement transparent de la foule.
Des pas, des corps qui se frôlent, une main, un bras qui se balancent…
Le geste n'est jamais figé, juste perçu, transcrit par le jeu des ombres qui ondulent et vibrent dans la couleur.
Clément Ledermann